Ce que les brocolis peuvent nous apprendre sur l’activité physique

14 novembre, 2025 ,

Pour certains parents, l’heure du souper est l’un des moments les plus redoutés du quotidien. Pourquo ? Parce que c’est souvent à ce moment que commence l’une des séances de négociation les plus complexes qui soit, n’ayant rien à envier aux G7 et autres sommets mondiaux: faire manger des brocolis à des enfants.

Avant d’aller plus loin, il n’est pas question ici de nuire à la réputation des brocolis. Et l’auteur de cet article n’a reçu aucun financement de l’industrie des choux de Bruxelles…

Face à cette mission en apparence si simple, celle de faire manger à quelqu’un qu’on aime quelque chose de bon pour sa santé, les parents rivalisent souvent de créativité : chantage, ruse, intimidation ou promesse de récompense. Pourtant, malgré leurs efforts, le résultat est souvent le même: l’enfant finit par se forcer à manger du bout des lèvres, sans plaisir.

Ça vous rappelle quelque chose? C’est à peu de choses près ce qui se produit pour beaucoup de personnes avec l’activité physique.

En quoi l’activité physique peut être le «brocoli» des adultes?

Beaucoup de personnes entretiennent avec l’activité physique la même relation que les enfants entretiennent avec ces légumes verts. Ils savent que c’est bon pour eux et ont souvent même essayé à plusieurs reprises de se forcer à en «consommer» plus régulièrement. Mais le sentiment d’obligation, le manque de plaisir ressenti ou les pressions internes et/ou externes ont fini par transformer cette activité bonne pour la santé en tâche désagréable et rébarbative.

Et comme souvent avec les comportements humains, plus on essaie de se forcer, plus la résistance augmente.

Le défi: restaurer le goût de bouger, sans rigidité

Ce que la psychologie du comportement nous enseigne, c’est que le plaisir et l’autonomie sont des leviers beaucoup plus puissants que la contrainte.

La solution n’est donc certainement pas de s’imposer une activité physique ou de se culpabiliser à coups de «je devrais bouger plus» ou de «je manque seulement de discipline», mais de comprendre comment changer son rapport à l’activité physique. En gros, ce n’est pas tant de «manger les brocolis à tout prix» que d’apprendre à les appréhender différemment, à les rendre plus digestes pour soi: trouver la bonne sauce, la bonne texture ou encore les bons accompagnements.

Autrement dit, moins de «il faut que je mange mes brocolis, je sais bien que c’est bon pour moi» et plus de «comment pourrais-je les cuisiner autrement pour que je les apprécie davantage?»

Si l’activité physique vous évoque des émotions mitigées, voici une liste non exhaustive de questions pratiques qui peuvent servir de point de départ pour appréhender l’activité physique différemment:

  • Dans quel(s) environnement(s) est-ce que j’ai naturellement envie de bouger? (À la maison, dehors, au travail, en pleine nature…)
  • Avec qui est-ce que j’aime être actif? (Seul, entre amis/voisins, en promenant un animal, en groupe…)
  • Qu’est-ce que mon corps me dit pendant telle ou telle activité? (Est-ce agréable, trop intense, stimulant, apaisant…)
  • Qu’est-ce qui pourrait rendre l’activité physique plus agréable? (Un album de musique, un podcast, un livre audio…)
  • Quelle petite action physique pourrais-je faire avec plaisir tous les jours ou presque sans pression? (Marcher 5 minutes, bouger sur de la musique en cuisinant, faire une pause active entre deux tâches, s’étirer sur le canapé…)

En espérant que les réponses à ces questions vous aident à rendre l’activité physique plus digeste et agréable dans votre quotidien! Si vous souhaitez un accompagnement personnalisé pour approfondir cette approche, n’hésitez pas à m’écrire à l’adresse: [email protected]

Auteur

Gary Geoffroy
Après quatre années d’études en médecine en Guadeloupe et en France, Gary décide de se réorienter pour suivre sa passion pour l'activité physique. Il complète ainsi un baccalauréat puis une maîtrise en recherche en sciences de l'activité physique à l'Université de Montréal (UdeM). Aujourd'hui, il se spécialise dans la science du changement de comportement, une discipline qui vise à rendre l'activité physique plus accessible, régulière et réaliste pour chacun. Fondateur de l'entreprise Kinobi Conseil, il y accompagne avec une approche personnalisée des personnes rencontrant des difficultés motivationnelles en matière d'activité physique. Il est également chargé de clinique à la clinique universitaire de kinésiologie de l'UdeM, où il contribue à la formation des étudiants.

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