Diminuer sa consommation de viandes : Oui, mais pourquoi?

16 octobre, 2014 ,

L’été est fini, mais l’odeur de la viande grillant sur le barbecue est encore fraîche dans nos mémoires et celle des bons mijotés d’automne commence à imprégner nos maisons. La viande occupe, pour la majorité d’entre nous, une place importante dans notre alimentation. Pour certains, la simple idée de couper la viande de leur régime alimentaire fait frissonner. Mais sans nécessairement l’éliminer complètement, pourquoi ne pas essayer d’en diminuer sa consommation quotidienne? Cela semble plus compliqué qu’il n’en est en réalité!

Vous n’êtes pas convaincu? Amélioration au niveau de la santé, diminution de la facture d’épicerie, réduction des gaz à effet de serre (GES), tout le monde gagne à réduire sa consommation de viande!

Meilleur pour votre santé

En diminuant sa consommation de viande et en augmentant son apport en protéines végétales, on améliore notre santé à plusieurs niveaux. En effet, en mangeant une plus petite quantité de produits carnés, on diminue par le fait-même notre consommation de gras saturés et de cholestérol, deux gras associés à une augmentation des risques de maladies cardiovasculaires. De plus, une augmentation de la consommation de substituts de la viande (légumineuses, soya, etc.) qui contiennent de bons gras (mono et polyinsaturés) et des fibres, aide à la régulation du cholestérol sanguin ce qui favorise également une bonne santé cardiovasculaire.

diminuer sa consommationEn réduisant notre apport en viande au profit des protéines végétales, on favorise le maintien d’un poids santé. Les fibres, entre autres celles qui sont contenues dans les aliments comme les produits céréaliers à grains entiers, les noix et graines, les légumineuses et le soya, aident au maintien d’une glycémie stable ce qui leur confère un effet rassasiant.

Isoflavones, flavonoïdes, caroténoïdes, polyphénols sont des mots que vous avez déjà entendus, mais n’avez jamais vraiment su ce qu’ils mangeaient en hiver? Eh bien toutes ces molécules sont des composés phytochimiques faisant partie de la grande famille des antioxydants, famille qui comprend également plusieurs vitamines et minéraux. On retrouve les antioxydants majoritairement dans les végétaux comme les légumes et fruits, les noix, les légumineuses et les grains entiers. Ces composés sont intéressants pour notre santé puisqu’ils auraient un effet protecteur pour nos cellules contre des déchets néfastes (radicaux libres) autant produits par l’organisme que par l’environnement.

Des études ont même avancé qu’une alimentation riche en antioxydants aurait un effet préventif contre certains types de cancers, mais les mécanismes expliquant le phénomène ne sont pas encore très bien compris. Toutefois, il faut faire attention, les antioxydants sont bons pour la santé, mais ce ne sont pas des molécules miracles qui vous protégeront à elles seules et à coup sûr des maladies. Il s’agit plutôt de les intégrer à notre alimentation en consommant davantage de produits végétaux qui en contiennent naturellement.

Menus végétariens intelligents

Saviez-vous également que la consommation de viande rouge (bœuf, agneau, chèvre, porc, veau, cheval et gibier) et de viande traitée (charcuteries) serait associée à un plus haut risque de développer un cancer colorectal? Plusieurs phénomènes pourraient expliquer cette association. Tout d’abord, le fer hémique contenu dans la viande semblerait occasionner des dommages à la muqueuse du côlon. Ensuite, la viande rouge favoriserait aussi la formation de composés N-nitrosés qui sont des composés potentiellement cancérigènes. De plus, lorsque la viande est cuite à haute température, des produits toxiques appelés hydrocarbures, benzophrènes et amines hétérocycliques apparaissent. Finalement, les nitrites contenus dans plusieurs produits de charcuteries se modifient une fois dans l’organisme pour devenir des nitrosamines, composés chimiques encore une fois cancérigènes. Conséquemment, la société canadienne du cancer recommande de ne pas consommer plus de trois portions de 85g de viande rouge (après cuisson) par semaine.

Manger une alimentation de type végétarienne ou semi-végétarienne serait également associée à la longévité. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la diminution de la consommation de viande, comme expliqué plus haut, apporte plusieurs bienfaits pour la santé comme par exemple la gestion du poids ou encore la diminution des risques de maladies cardiovasculaires. De plus, une alimentation riche en antioxydants aurait également un effet positif sur la longévité comme le rapporte un article de Benzi et Choi paru en 2014, mais les raisons l’expliquant ne sont pas encore claires.

Et puis, pensez-vous que c’est réaliste de diminuer votre consommation de viande? Êtes-vous prêt à relever le défi?

Si oui, inscrivez-vous au défi : Un mois sans viande rouge sur la page facebook professionnelle de Hélène Baribeau.

Par Anne Bisson-Petit, stagiaire en nutrition pour Hélène Baribeau, nutritionniste


Sources:

Philis W, et coll. Health benefits and risk associated with adopting a vegetarian diet. Rocz Panstw Zakl Hig. 2014;65(1):9-14.

Soret S, et coll. Climate change mitigation and health effects of varied dietary patterns in real-life settings throughout North America. Am J Clin Nutr. 2014;100(Supplement 1):490S-495S.

Benzie IF, Choi SW. Antioxidants in food: content, measurement, significance, action, cautions, caveats, and research needs. Adv Food Nutr Res. 2014;71:1-53.

Singh PN, et coll. Does low meat consumption increase life expectancy in humans?. Am J Clin Nutr. 2003;78(3 Suppl):526S-532S.

Fleming JA, et coll. Dietary Patterns that Decrease Cardiovascular Disease and Increase
Longevity. J Clin Exp Cardiolog. 2013.

Kushi LH, et coll. American Cancer Society Guidelines on Nutrition and Physical Activity for Cancer Prevention: Reducing the Risk of Cancer With Healthy Food Choices and Physical Activity. CA: A Cancer Journal for Clinicians. 2006;56(5):254–281.

Myung SK, et coll. Effects of antioxidant supplements on cancer prevention: meta-analysis of randomized controlled trials. Ann Oncol. 2010;21(1):166-179.

Manuel de nutrition clinique, section végétarisme

http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/DocumentsReference/Document.aspx?doc=indice_tac_nu (consulté le 7 octobre 2014)
/blog/article/etes-vous-un-flexitarien (consulté le 8 octobre 2014)

Hélène Baribeau. Manger mieux pour être au top, Chapitre 9 : Éloignez le cancer de vous
https://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-101/what-is-a-risk-factor/diet/meat/?region=on

Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

Auteur

Hélène Baribeau
Hélène a pour mission d'aider et de motiver les gens dans l'acquisition d'habitudes et de comportements alimentaires optimaux pour vivre et rester au top. Mère de deux jeunes enfants, elle souhaite partager tous les trucs alimentaires qui peuvent faire la différence entre une vie active et énergique et une vie marquée par la fatigue et la maladie.

Un commentaire à “Diminuer sa consommation de viandes : Oui, mais pourquoi?”

20 novembre, 2014 Lou dit:

Et que devons-nous penser de la B 12 ???

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